Conseils d’ergothérapeute pour bien choisir un siège de douche quand on avance en âge

16/10/2025

Pourquoi le siège de douche est-il recommandé chez les seniors ?

Même si l’autonomie est conservée, la salle de bain reste la pièce la plus accidentogène du logement :

  • La moitié des chutes à domicile des seniors y ont lieu (source : INPES).
  • Le risque de chute y est 12 fois supérieur à celui du salon ou de la chambre.

Cela s’explique par la combinaison de mouvements complexes (entrée/sortie, lever, pivoter) avec un sol parfois glissant. Conséquences : fractures, traumatismes, et souvent une perte de confiance qui peut mener à l’isolement ou limiter l’hygiène de vie. Installer un siège de douche permet :

  • De sécuriser la toilette en limitant les appuis instables ;
  • D’éviter au maximum la fatigue ou les pertes d’équilibre lors des gestes quotidiens ;
  • De réduire la peur de la glissade et donc de préserver son autonomie plus longtemps ;
  • De retrouver du plaisir lors de ce moment intime et essentiel.

C’est une prévention active, reconnue par les professionnels de santé et les ergothérapeutes, bien plus efficace qu’on ne l’imagine pour retarder la perte d’autonomie.

Les différents types de sièges de douche : panorama et avantages

Il existe aujourd’hui sur le marché une grande variété de sièges de douche, répondant chacun à des besoins précis. Les principales catégories sont :

  • Tabouret et chaise de douche mobile :
    • Facile à installer et à déplacer, idéale dans les cabines spacieuses ou quand le siège sert pour plusieurs utilisateurs.
    • Modèle avec ou sans dossier selon confort et stabilité recherchés.
    • Hauteur généralement ajustable, avec embouts antidérapants.
  • Siège de douche mural (fixe et rabattable) :
    • Sécurité renforcée : vissé dans le mur, il ne peut pas basculer.
    • Se replie après usage pour ne pas gêner le passage.
    • Particulièrement adapté dans des douches exiguës ou partagées.
    • Certains modèles sont pourvus d’accoudoirs ou de dossier pour un confort supérieur.
  • Planche de bain ou de douche :
    • Se pose sur les rebords de la baignoire ou du bac à douche.
    • Pratique lors du passage d’une baignoire à la douche ; solution d’appoint.
    • Attention à la stabilité des rebords et à l’absence de jeu.
  • Fauteuil de douche à roulettes :
    • Indispensable en cas de grande difficulté de marche ou besoin d’aide pour se déplacer jusqu’à la douche.
    • Permet le transfert direct et dispose parfois d’une assise percée pour des soins d’hygiène.
    • Souvent utilisé en complément des aides médicales ou en établissement.

Le bon type de siège dépend avant tout :

  • Du niveau de mobilité (se lever seul/debout, besoin d’un appui latéral…)
  • De la configuration de la salle de bain
  • Du poids et de la corpulence
  • Du confort recherché
  • Des habitudes et préférences de la personne concernée

Critères essentiels pour faire le bon choix

Choisir un siège de douche ne relève pas du hasard. Plus de 80 % des seniors qui adoptent un équipement mal adapté finissent par l’abandonner ou le remplacer (source : APF France Handicap). Voici les critères à examiner pour garantir sécurité, ergonomie et durabilité.

1. Sécurité et stabilité

  • Pieds antidérapants : incontournables pour le tabouret/chaise mobile.
  • Fixation mural solide : pour les sièges rabattables, privilégier l’installation par un professionnel (poids maximal précisé par le fabricant, souvent entre 110 et 150 kg).
  • Surface perforée : limite la stagnation de l’eau, réduit le risque de glissade.
  • Accoudoirs : facilitent le lever/assis, rassurent la personne moins sûre d’elle.

2. Confort d’assise et ergonomie

  • Dossier intégré : les personnes souffrant de maux de dos apprécieront un dossier qui “enveloppe” le bas du dos et limite la fatigue musculaire.
  • Assise large : minimum 40 cm pour le confort de la majorité des utilisateurs (les modèles XL pour personnes fortes peuvent atteindre 55 cm).
  • Siège percé ou avec découpe intime : permet d’assurer l’hygiène sans avoir à se lever ou se tourner difficilement.
  • Réglage en hauteur : très utile pour adapter la hauteur au besoin réel de l’utilisateur, surtout si la mobilité des genoux est limitée.

3. Facilité de nettoyage et d’entretien

  • Matière plastique ou résine, résistante à la corrosion et facile à désinfecter.
  • Attention aux recoins difficiles d’accès qui risquent de retenir le calcaire ou les saletés.
  • Pour l’inox ou l’aluminium, vérifier la qualité de l’assemblage (éviter les boulons qui rouillent rapidement).

4. Esthétique et intégration à la salle de bain

  • Certains optent pour des couleurs vives (meilleure visibilité pour ceux ayant des troubles visuels), d'autres cherchent la discrétion et l’harmonie avec le carrelage.
  • Les modèles les plus récents proposent des designs épurés, moins stigmatisants.

Erreurs fréquentes à éviter

Même avec la meilleure volonté, certains écueils sont classiques au moment d’équiper la salle de bain :

  • Prendre un siège trop léger : à première vue plus facile à déplacer, il sera au final instable pour une personne présentant des troubles de l’équilibre.
  • Négliger la fixation murale : pour un siège rabattable, recourir systématiquement à un professionnel : un perçage inadéquat ou des chevilles murales standards peuvent mettre la sécurité en péril.
  • Oublier le côté pratique pour l’aidant : si une tierce personne intervient pour aider à la toilette, il faut prévoir assez de largeur de passage et de place autour du siège.
  • Ignorer la question du poids maximum supporté : un siège sous-dimensionné se détériore vite, sans parler du risque réel d’accident.
  • Laisser le sol humide : même le meilleur siège ne remplacera jamais un tapis ou revêtement antidérapant adapté dans la douche.

Questions à se poser avant d’acheter

  • Le senior peut-il s’asseoir et se relever seul ou nécessite-t-il un appui ?
  • La douche dispose-t-elle d’un mur porteur si besoin d’un siège mural ?
  • L’accès est-il possible en fauteuil roulant ou avec un déambulateur (largeur suffisante, seuil bas) ?
  • Combien de personnes partagent la salle de bain ? Doit-on replier le siège régulièrement ?
  • Le siège sera-t-il utilisé aussi pour la toilette des pieds, des jambes, avec une découpe ou non ?

Combien coûte un siège de douche ? Aides financières et démarches possibles

De 25 € pour les modèles tabourets simples à plus de 250 € pour un fauteuil de douche haut de gamme, les écarts sont importants. Sachez qu’il existe des aides :

  • MaPrimeAdapt’ depuis 2024 : pour l’adaptation des logements des plus de 70 ans ou en perte d’autonomie reconnue (source : Service-Public.fr).
  • Caisses de retraite, collectivités locales ou mutuelles peuvent contribuer (jusqu’à 50 % du matériel sous réserve de devis et prescription).

Rapprochez-vous de l’ergothérapeute ou du service d’action sociale local pour vous aider dans ces démarches. Un professionnel peut également réaliser un diagnostic personnalisé à domicile pour garantir la solution la plus adaptée (visite prise en charge selon les situations, via APA ou mutuelle).

Conseils de pose et d’utilisation pour plus de sécurité

  • Lire la notice : chaque modèle a ses règles (poids maximal, entretien, fixation…)
  • Faire installer un siège mural par un professionnel : vérifiez systématiquement la solidité du mur, le respect de la charge (information majeure : 20 % des accidents sont liés à des fixations défectueuses, source : CAPEB).
  • Ne pas surcharger la salle de bain : laisser un passage sécurisé autour du siège.
  • Nettoyer régulièrement : calcaire, humidité et moisissures accélèrent l’usure.
  • Accompagner le changement d’habitude : prendre le temps de montrer le bon geste, de rassurer sur la solidité, de permettre une petite “prise en main” avant de se retrouver seul (notamment après une hospitalisation).

Aller plus loin : personnaliser selon les besoins spécifiques

Selon la pathologie (arthrose, maladie de Parkinson, post-chirurgie, troubles cognitifs…), certains réglages ou accessoires sont souhaitables :

  • Si mobilité très réduite : opter pour une assise très haute et large, siège sur roulettes, sangles de maintien.
  • Si troubles visuels : préférer une couleur contrastante, des marquages tactiles (bandes rugueuses sur les bords).
  • Si trouble de la compréhension : modèles très simples à utiliser, pictogrammes de positionnement, assise à mémoire de forme pour limiter l’erreur de placement.
  • Pour la dyspraxie ou la maladie de Parkinson : accoudoirs solides, sièges avec dossier, appuie-tête éventuel.

L’avis d’un ergothérapeute demeure primordial pour faire ce choix, surtout lors de situations de handicap complexe. Il saura repérer des détails du quotidien qui échappent parfois aux aidants ou aux seniors eux-mêmes.

Salle de bain sécurisée : un pas de plus vers la liberté à domicile

Le siège de douche n’est pas un luxe, c’est une condition concrète d’autonomie – parfois le tout premier aménagement à envisager dans l’adaptation du logement. Il redonne confiance, encourage à prendre soin de soi et sécurise l’entourage, parfois très inquiet à l’idée d’une chute.

Prendre le temps de choisir le bon modèle, c’est investir dans la qualité de vie, la tranquillité d’esprit et l’indépendance. La transformation de la salle de bain en lieu sûr et agréable s’accompagne au besoin d’autres solutions : revêtements antidérapants, barres de maintien, éclairage renforcé. À chaque étape, s’entourer de conseils avisés, se faire accompagner par des professionnels et écouter les besoins de la personne concernée sont toujours les clés d’un maintien à domicile réussi.

À retenir : chaque situation est unique. Se poser les bonnes questions, anticiper, oser demander de l’aide : trois réflexes gagnants pour continuer à s’épanouir chez soi, même dans la salle de bain.

Sources : - Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) - Service-Public.fr - CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) - APF France Handicap - Assurance Maladie (ameli.fr)

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